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Publié par Bernard Revel

Samedi 30 septembre. Nous aurions préféré un peu moins de pluie et un peu plus de public. Mais n’est-ce pas le propre des vendanges d’être tributaires du temps ? Ce samedi-là, à Rivesaltes, à l’heure du rendez-vous traditionnel sous le platane, c’est une belle averse qui se présente, obligeant les auteurs, éditeurs, viticulteurs, spectateurs, à se réfugier dans des salles proches. Le charme du cadre était rompu mais pas celui des mots, des rencontres, amplifié au contraire par la proximité entre ceux qui parlent de leurs livres et ceux qui les écoutent.

Photo du haut : une brochette de Vendangeurs (lauréats, jury, proches) s'apprêtant à ouvrir les Vendanges. Ci-dessus : en marche sous la pluie vers le premier entretien.

Photo du haut : une brochette de Vendangeurs (lauréats, jury, proches) s'apprêtant à ouvrir les Vendanges. Ci-dessus : en marche sous la pluie vers le premier entretien.

Maïté Pinero : "J'ai toujours voulu écrire"
Maïté Pinero répond aux questions de Chantal Lévêque et Bernard Revel
Maïté Pinero répond aux questions de Chantal Lévêque et Bernard Revel
Maïté Pinero répond aux questions de Chantal Lévêque et Bernard Revel
Maïté Pinero répond aux questions de Chantal Lévêque et Bernard Revel
Maïté Pinero répond aux questions de Chantal Lévêque et Bernard Revel
Maïté Pinero répond aux questions de Chantal Lévêque et Bernard Revel
Maïté Pinero répond aux questions de Chantal Lévêque et Bernard Revel

Maïté Pinero répond aux questions de Chantal Lévêque et Bernard Revel

Maïté Pinero, prix Odette Coste pour son recueil de nouvelles « Cremada » (éditions Mare Nostrum), est la première à s’exprimer. Née à Ille-sur-Têt, elle évoque son enfance pas si lointaine où « le catalan était la langue des pauvres ». Le français, elle n’a commencé à l’apprendre qu’à l’école. « Si on parlait catalan, se souvient-elle, le maître nous faisait mettre les doigts en botte d’asperges et nous donnait des coups de règle ». Son père, originaire de la région de Murcia, était issu de ces nombreux « exilés de la pauvreté » venus en France après la première guerre mondiale. Des origines modestes qui déterminent l’avenir de Maïté Pinero. « J’ai toujours voulu écrire, raconte-t-elle. Mais pour moi, quand j’étais enfant, les écrivains c’était des gens morts. Et puis c’était des hommes. Alors, je suis devenue journaliste. A l’Humanité, pendant 10 ans, j’ai fait du social, des reportages sur la destruction du tissu industriel ». Puis elle est envoyée à La Havane et couvre tous les événements qui secouent l’Amérique latine. Elle est aussi la première à dénoncer, dans un article retentissant du Monde diplomatique, le scandale des enfants utilisés comme donneurs d’organes.

Les heures graves que vit la Catalogne, elle les suit « le cœur battant et de très près ». Elle voit resurgir le passé franquiste : « L’Histoire demande toujours des comptes. Il y a encore sur les bas-côtés des routes 100.000 cadavres de républicains disparus. Tout cela se retrouve aujourd’hui. On assiste à un calque de l’époque fasciste ». (Très applaudie).

Didier Decoin : « On découvre tout par la lecture »
Didier Decoin répond aux questions de Carole Vignaud et Michel Gorsse
Didier Decoin répond aux questions de Carole Vignaud et Michel Gorsse
Didier Decoin répond aux questions de Carole Vignaud et Michel Gorsse
Didier Decoin répond aux questions de Carole Vignaud et Michel Gorsse
Didier Decoin répond aux questions de Carole Vignaud et Michel Gorsse
Didier Decoin répond aux questions de Carole Vignaud et Michel Gorsse
Didier Decoin répond aux questions de Carole Vignaud et Michel Gorsse
Didier Decoin répond aux questions de Carole Vignaud et Michel Gorsse

Didier Decoin répond aux questions de Carole Vignaud et Michel Gorsse

Avec Didier Decoin, secrétaire général de l’Académie Goncourt, le ton est plutôt à la bonhomie. Son roman, « Le bureau des jardins et des étangs », prix des Vendanges littéraires, nous plonge dans un passé de rêve. « Le Japon est alors, pendant quatre siècles, une bulle enchantée, dit-il. Les duels se font avec des poèmes, de la musique, des parfums ». Un Japon où il n’est jamais allé du reste mais qu’il a découvert et étudié dans les livres.  Car « on découvre tout par la lecture ». Son héroïne, la jeune veuve Miyuki a une grande qualité : « Elle sait aimer. Quand on sait aimer on sait tout ». Ce roman est une fête des sens, un hymne aux odeurs. « J’ai un gros nez, s’exclame Didier Decoin, il faut bien qu’il serve à quelque chose.  Un nez renifleur. Je n’ai pas d’odeur ennemie. Aucune ne me révulse. Je suis fasciné par l’odeur de la chair ». Et le public est fasciné par ce bon vivant si chaleureux, aussi gourmand de mots que de bonne chère, qui a mis 12 ans dont 8 consacrés à la documentation, pour écrire son roman.  « A mon âge, dit-il, il faut se lancer des défis. En écrivant ce roman, combien de fois je me suis dit que je n’y arriverais pas. Et pour le prochain que j’écris en ce moment, je me dis la même chose ».

Michel Embareck :
« La nostalgie, qu’est-ce qu’on en a à foutre ! »
Michel Embareck répond aux questions de Chantal Lévêque et Christian Di Scipio
Michel Embareck répond aux questions de Chantal Lévêque et Christian Di Scipio
Michel Embareck répond aux questions de Chantal Lévêque et Christian Di Scipio
Michel Embareck répond aux questions de Chantal Lévêque et Christian Di Scipio
Michel Embareck répond aux questions de Chantal Lévêque et Christian Di Scipio
Michel Embareck répond aux questions de Chantal Lévêque et Christian Di Scipio
Michel Embareck répond aux questions de Chantal Lévêque et Christian Di Scipio

Michel Embareck répond aux questions de Chantal Lévêque et Christian Di Scipio

Dimanche 1er octobre. Retour sur la place malgré un ciel incertain. Michel Embareck, prix Coup de foudre pour « Jim Morrison et le diable boiteux », détend l’atmosphère par son parler vrai, argotique (« J’écris comme je parle. Mais sans être vulgaire. Je peux revendiquer une maîtrise de l’argot »), son humour, ses opinions tranchées, le tout ponctué de rythmes rock et blues à faire se tortiller le platane.

« Gene Vincent et Jim Morrison sont deux grands menteurs, assène-t-il. Aussi menteur l’un que l’autre. Sur l’origine de Be bop à Lula ou sa blessure, Gene Vincent a toujours menti. Il a été blessé à la jambe non pas pendant la guerre de Corée comme il le racontait mais dans un accident de moto près de chez sa mère ». Mais qu’importe au fond, si la musique est bonne. Même si elle n’est pas aussi innocente qu’elle en a l’air. « Ce qui est génial dans le blues, c’est qu’il n’y est question que de sexe mais sans jamais le dire. Les chansons de Chuck Berry, par exemple, ça ne parle que de cul ».

Cette époque-là n’était pas le bon vieux temps : « Au début du rock, il y a des noirs et des blancs et tous sont des miséreux. La nostalgie, qu’est-ce qu’on en a à foutre ! » Il a bien raison, Embareck !

Jean-Yves Laurichesse :
« La littérature ne se déroule pas dans la sérénité »
Jean-Yves Laurichesse répond aux questions de Sylvie Coral et Bernard Revel
Jean-Yves Laurichesse répond aux questions de Sylvie Coral et Bernard Revel
Jean-Yves Laurichesse répond aux questions de Sylvie Coral et Bernard Revel
Jean-Yves Laurichesse répond aux questions de Sylvie Coral et Bernard Revel
Jean-Yves Laurichesse répond aux questions de Sylvie Coral et Bernard Revel
Jean-Yves Laurichesse répond aux questions de Sylvie Coral et Bernard Revel

Jean-Yves Laurichesse répond aux questions de Sylvie Coral et Bernard Revel

Jean-Yves Laurichesse lui succède. Le temps est de plus en plus incertain. Cela tombe bien : l’incertitude règne dans les livres du prix Jean Morer, tout particulièrement dans son dernier roman, intitulé justement : « Un passant incertain ». Explorateur du passé, il est sans cesse confronté à cette notion : « Dans la mémoire familiale il y a beaucoup de trous. C’est souhaitable pour la littérature qui n’a rien à voir avec un travail d’historien ». Le personnage de son roman « conserve un certain mystère, un halo de secret. On ne connait pas son passé. Il est dans l’action, dans la découverte.  Il est en creux ».

Il revient sur le hasard extraordinaire qui le relie à Claude Simon : l’immeuble de la place Monge où habitait le prix Nobel de littérature est celui où son propre père est né. Il en a fait la trame de son premier roman « Place Monge ». « Ce qui m’a donné l’idée de commencer et de mener à bout ce projet, dit-il, c’est cette découverte. Cela a été pour moi le déclic de l’écriture ».

Et l’on comprend pourquoi le narrateur du « Passant incertain » confie : « Je crois à la fécondité du hasard ». Le roman de Jean-Yves Laurichesse raconte la renaissance d’un livre. « Le nombre de livres disparus est fascinant. Cela me remplit de mélancolie. La mémoire de la littérature se détache sur un fond d’oubli. Il y a là une forme de violenceLa littérature ne se déroule pas dans la sérénité ».

Le hasard, l’incertitude, l’irruption de l’irrationnel, l'anonymat des narrateurs, l’exploration d’une époque qui le fascine (les années 30 et 40), tel est l’univers littéraire de Jean-Yves Laurichesse qui a beaucoup lu avant de devenir cet écrivain attachant dans sa retenue, profond dans ses réflexions, sobre et clair dans ses propos que nous avons eu le bonheur de rencontrer.

Cargolade littéraire
Les quatre lauréats ont passé avec gourmandise l'épreuve traditionnelle de la cargolade.
Les quatre lauréats ont passé avec gourmandise l'épreuve traditionnelle de la cargolade.
Les quatre lauréats ont passé avec gourmandise l'épreuve traditionnelle de la cargolade.
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Les quatre lauréats ont passé avec gourmandise l'épreuve traditionnelle de la cargolade.
Les quatre lauréats ont passé avec gourmandise l'épreuve traditionnelle de la cargolade.

Les quatre lauréats ont passé avec gourmandise l'épreuve traditionnelle de la cargolade.

Remise des prix sous le platane
Remise des prix aux quatre lauréats orchestrée avec brio par le maître de cérémonies Christian Di Scipio.
Remise des prix aux quatre lauréats orchestrée avec brio par le maître de cérémonies Christian Di Scipio.
Remise des prix aux quatre lauréats orchestrée avec brio par le maître de cérémonies Christian Di Scipio.
Remise des prix aux quatre lauréats orchestrée avec brio par le maître de cérémonies Christian Di Scipio.
Remise des prix aux quatre lauréats orchestrée avec brio par le maître de cérémonies Christian Di Scipio.
Remise des prix aux quatre lauréats orchestrée avec brio par le maître de cérémonies Christian Di Scipio.
Remise des prix aux quatre lauréats orchestrée avec brio par le maître de cérémonies Christian Di Scipio.
Remise des prix aux quatre lauréats orchestrée avec brio par le maître de cérémonies Christian Di Scipio.
Remise des prix aux quatre lauréats orchestrée avec brio par le maître de cérémonies Christian Di Scipio.
Remise des prix aux quatre lauréats orchestrée avec brio par le maître de cérémonies Christian Di Scipio.

Remise des prix aux quatre lauréats orchestrée avec brio par le maître de cérémonies Christian Di Scipio.

Pris sur le vif
3. MILLESIME 2017
3. MILLESIME 2017
3. MILLESIME 2017
3. MILLESIME 2017
3. MILLESIME 2017
3. MILLESIME 2017
3. MILLESIME 2017
3. MILLESIME 2017
3. MILLESIME 2017
3. MILLESIME 2017
3. MILLESIME 2017
3. MILLESIME 2017
3. MILLESIME 2017
3. MILLESIME 2017
3. MILLESIME 2017
3. MILLESIME 2017
3. MILLESIME 2017
3. MILLESIME 2017
3. MILLESIME 2017
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3. MILLESIME 2017
3. MILLESIME 2017
3. MILLESIME 2017
3. MILLESIME 2017
3. MILLESIME 2017
Reportage photographique de
Jean-Christophe Carle (Aglyphoto 66)

(Plusieurs photos ne portant pas la mention Aglyphoto 66 sont de Brigitte Belair)

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