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Publié par Carole Vignaud

La Treizième Heure d’Emmanuelle Bayamack-Tam

(Editions POL, 512 pages, 23 €)

Il y a 9 ans, Emmanuelle Bayamack-Tam recevait le prix Coup de foudre des Vendanges littéraires de Rivesaltes pour son roman Si tout n'a pas péri avec mon innocence. Elle y poursuivait son exploration de personnages hors-normes tant sur un plan physique qu'intellectuel. Elle déclarait alors son amour de l'alexandrin et de Baudelaire dans un texte foisonnant de références littéraires. Enseignante, Emmanuelle Bayamack-Tam sait transformer son érudition en pur plaisir de lecture. Depuis, son éditeur POL lui a aussi réclamé de nourrir la collection "noire" de la maison où elle fait des étincelles sombres sous le doux pseudonyme de Rebecca Lighieri.
 

Cette année, le jury d'un grand prix parisien (Le Médicis) a enfin choisi de mettre en lumière l'univers déjanté d'Emmanuelle Bayamack-Tam. La Treizième Heure est son treizième roman (sous couverture blanche). Comme à son habitude, elle joue à y déstabiliser son lecteur autour d'une trilogie qui n'a rien de très catholique même s'il est question d'une nouvelle église où les adeptes récitent des vers persuadés par leur messie que seule la poésie peut sauver le monde.
L'évangile de cette nouvelle église a donc trois rédacteurs : Farah la fille, Lenny le père et Hind la mère. En apparence, c'est simple. Mais on peut faire confiance à Emmanuelle Bayamack-Tam pour brouiller toutes les lignes. Tout comme elle fait rimer les références d'Apollinaire à Sylvia Plath en passant par Jean-Jacques Goldman et Sardou sans oublier Verlaine, Césaire, Mme de Lafayette et même Serge Lama. Entre autres...
La Treizième Heure est donc encore et toujours une belle histoire d'amour. Même si on sent ici un fond un peu plus sombre (effet confinement ?) Emmanuelle Bayamack-Tam sait nous faire sourire de nos travers et regarder ceux des autres avec empathie. Tout comme Farah nous pouvons déclarer qu'Emmanuelle nous offre trop de leçons de joie pour laisser faire les fossoyeurs.

 

Carole Vignaud

Le portrait d'Emmanuelle Bayamack-Tam est l'oeuvre de Joël Saget / AFP 

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