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Publié par Vendanges littéraires

Maylis de Kerangal, Lluis-Anton Baulenas, Isabelle Aupy, Yves Rouvière et Carbone, lauréats des Vendanges littéraires ont subi l’épreuve du platane, répondant aux questions du jury avec sérieux, simplicité, érudition, sincérité, humour et même de grands éclats de rire, selon le tempérament de chacun. Ils ont fait le succès de la XVIIème édition qui s'est déroulée les 5 et 6 octobre derniers.

Voici l’essentiel de leurs déclarations.

 

Maylis de Kerangal :

« La gueule de ma phrase, c’est ma gueule »

Prix des Vendanges littéraires pour « Kiruna », reportage sur une mine de fer en Laponie suédoise (Editions La Contre Allée) et « Un monde à portée de mains » qui raconte le parcours de la jeune Paula, dans le monde du trompe-l’œil de Cinecittà à Lascaux (Éditions Verticales).

Maylis de Kerangal répond aux questions de Carole Vignaud et Chantal Lévêque.
Maylis de Kerangal répond aux questions de Carole Vignaud et Chantal Lévêque.

Maylis de Kerangal répond aux questions de Carole Vignaud et Chantal Lévêque.

« Pour moi, écrire, c’est déjà le voyage. Je pars toujours du plus éloigné de moi-même. C’est l’idée de la pauvreté au départ, une forme de dénuement. 

Pour peut-être apprendre quelque chose de moi-même, de très intime, je passe par une boucle qui commence très loin, notamment dans des univers sociaux, professionnels, culturels, langagiers que j’ignore, sur lesquels je n’ai pas de prise au départ. 

Je pense que le moment où j’ai été le plus éloignée c’est avec « Un monde à portée de mains ». 

J’envisage la littérature comme des formes d’initiation. Je trouve dans les déplacements dans des zones inconnues une initiation à mon français, la façon de travailler ma propre langue. Cela fait revenir dans la langue des lexiques qu’on ne voit pas circuler. C’est pour moi une poétique particulière. Il y a une quête de beauté.

Mes livres sont simples. Ils décrivent des trajectoires assez linéaires. A chaque étape il y a un moment documentaire. Mais le roman ne doit pas être trop guidé par la documentation. Celle-ci s’inscrit dans une fiction, une trajectoire. C’est un peu comme un art poétique. Moi, ce qui m’intéresse, c’est le roman.

Aller sur le chantier du fac-simile de Lascaux ou à Cinecittà, pour moi c’est important parce que l’écriture, tout d’un coup, brasse quelque chose de plus large. 

Dans « Kiruna » il y a des portraits de femmes qui préfigurent un peu Paula. Ce qui est fascinant c’est que des hommes ont décidé à un moment donné de vivre mieux et qu’ils ont foré à mains nus au nord du Cercle polaire une veine de fer. Il y a un côté épique, un côté damnés de la terre qui m’a stupéfaite. Kiruna a été un travail préparatoire pour « Un monde à portée de mains »

Reproduire par illusion les matières qui composent le monde, ça sert à imaginer, dit Paula. C’est une autre lecture de la vie. 

La littérature fait revenir le temps : le temps de l’émotion, de la découverte, de l’amour, du chagrin, des séparations.

Je crois que ce livre annonce autre chose pour moi : le lien entre la mémoire et la littérature. Je ne m’étais pas intéressée à cela jusqu’ici.

Je parle assez peu de moi. Je ne me désigne pas dans mes livres. Je m’abrite derrière la narration. Je garde mon secret.

La littérature a organisé une ligne de partage. Aux hommes les concepts, l’histoire, la politique, le monde. Aux femmes, la cuisine, les sentiments, l’amour. Je préfère passer de l’un à l’autre.

J’ai d’abord été attirée par une écriture très physique, en prise avec le monde, sensorielle. On plonge dans la mer, on construit des ponts, on est dans des paysages. Une écriture qui voulait se départir de la psychologie du personnage comme étant l’alpha et l’oméga. Faire entrer d’autres mondes dans le monde du roman. Cela m’a beaucoup apporté d’utiliser des lexiques techniques qui sont considérés comme étant peu dignes de littérature. Je me suis assez engagée dans ce geste. J’aimerais bien à présent que ça bouge, arriver à apprivoiser la part psychologique des personnages qui pour moi est un lieu de fragilité. Ce n’est pas du tout quelque chose avec quoi je me sens très à l’aise. 

Dans ce dernier livre, Paula me ressaisit dans plein de lieux et notamment dans les souvenirs d’enfance. J’aimerais entrer dans quelque chose avec plus d’intériorité, des personnages qui ouvrent davantage vers des mondes intérieurs. J’aimerais bien ouvrir ces espaces-là. Je m’avance vers ça. Mais on ne change pas ce qu’on est. Il y a un truc qui est de l’ordre du tempérament. 

Les livres c’est comme des autoportraits. La gueule de ma phrase, c’est ma gueule.

Isabelle Aupy :

« On nous dépossède de notre propre langage »

Prix Coup de foudre pour « L’homme qui n’aimait plus les chats » (Les éditions du Panseur).

Quand, sur une île, les chiens deviennent des chats, comment réagissent les habitants ? Une fable sur l’arme de domination que peuvent devenir les mots.

Isabelle Aupy répond aux questions de Sylvie Coral et Christian Di Scipio.
Isabelle Aupy répond aux questions de Sylvie Coral et Christian Di Scipio.

Isabelle Aupy répond aux questions de Sylvie Coral et Christian Di Scipio.

« Qu’est-ce qui se passe derrière les mots ? Quelle image on met derrière ?

On est dans le langage, les mots qu’on nous impose. Faire en sorte que tout le monde pense de la même façon. 

J’ai poussé cette métaphore assez loin.

L’image de la laisse pose toujours la question de qui y est attaché. Est-ce le chien qu’on met en laisse ou bien nous qui sommes attachés ?

Il n’y a pas très longtemps on nous a appris, à l’hôpital où je travaille, qu’on ne prend plus en charge les patients. On les prend en soin. On nous explique que prendre en charge, c’est dégradant pour le malade. Ce politiquement correct dans le langage, il apparait fortement. Ce sont des manifestations criantes de mauvaise foi.

D’une époque à l’autre les mots changent. Je travaille dans un hôpital public qui accueille les migrants. Là, vous voyez des individus en souffrance physique, morale, qui ont subi des sévices, des tortures. Dans les médias, quand on parle des migrants, vous voyez une espèce de masse informe qui va tout ravager sur son passage. L’image du migrant que j’ai, ce n’est pas la même chose et pourtant, c’est le même mot. 

On nous dépossède de notre propre langage. Le livre parle de cela. 

La voix du narrateur qui trébuche aux accents de son émotion, comme me l’a dit une lectrice, s’oppose au langage administratif très codifié. Appeler un chien un chat, qu’est-ce que ça véhicule comme idée ? Il y a toute cette symbolique de la laisse et de la liberté.

Ce qui se passe, ça n’a pas de sens pour les habitants de l’île. Ça va foutre en l’air leur vie en communauté. 

Pourquoi j’ai écrit ce livre ? Pour trouver ma propre réponse. Face à une manifestation de mauvaise foi, comment je résiste.

Ce que j’ai gagné en devenant écrivain c’est la liberté de l’inutile. 

L’écrivain, pour moi, ça ne sert à rien, c’est-à-dire que ça sert à tout ». 

 

Lluis-Anton Baulenas :

« Nous ne sommes pas plus sages que l’homme de Tautavel »

Prix Jean Morer pour son roman « Une année de chien » (Editions Balzac).

Un Catalan prisonnier de combattants serbes en Slovénie revient au bout d’un an à Barcelone où se déroulent les Jeux Olympiques. 

Lluis-Anton Baulenas répond aux questions de Christian Di Scipio et Bernard Revel.
Lluis-Anton Baulenas répond aux questions de Christian Di Scipio et Bernard Revel.

Lluis-Anton Baulenas répond aux questions de Christian Di Scipio et Bernard Revel.

« Les Jeux Olympiques c’était une parenthèse qui symbolisait la paix, la fraternité entre les peuples. Mais en même temps, il y avait la guerre en Yougoslavie, à côté de chez nous. A deux heures d’avion de Barcelone, c’était l’horreur. Cette contradiction qui existait en 92, c’était comme un miroir qu’on retrouve aujourd’hui avec les problèmes que connait l’Europe. On regarde en face ou on ne le fait pas ?

Les problèmes de 92 ne sont pas si différents des problèmes de 2019. Je ne la savais pas quand j’ai écrit ce roman. J’ai attendu plus de 20 ans pour le faire. J’avais besoin de la distance sentimentale, affective avec cette horreur. Je ne suis pas historien, je ne suis pas journaliste, je suis un romancier. Je fais de la littérature mais avec de l’engagement aussi. 

J’ai voulu explorer toutes les facettes de ce personnage qui est cassé. Comment retourner à la vie normale. C’est possible ou non. Je crois que ce n’est pas possible après des expériences aussi terribles. J’essaie de mettre dans tous mes romans la force de l’amour, des sentiments, la force du cercle le plus intime autour de la personne. J’aime beaucoup sauver mes personnages dans leur cercle intime, l’amitié et l’amour comme forces motrices.

On ne peut pas mettre toute la vérité. Il faut faire attention quand on écrit sur des choses aussi cruelles, aussi affreuses. D’où l’emploi de l’humour.

Mon personnage souffre un peu de ce qu’on appelle le syndrome de Stockholm. C’est une espèce de jeu sadomasochiste avec sa maîtresse. C’est normal parce qu’il faut survivre. Il accepte donc de devenir chien. 

C’est une blessure profonde. La question est : peut-on guérir de cette blessure ou pas ? Si le passé revient, tu redeviens chien tout de suite. C’est un roman très noir. Mais je donne à mon personnage la possibilité de retourner à la vie. 

Même pour moi, c’était très dur de l’écrire. J’avais besoin de mélanger plusieurs niveaux.

Nous ne sommes pas plus sages que l’homme de Neandertal ou de Tautavel. 

Le monde continue à être fou. On le voit en France, on le voit en Catalogne. Les guerres sont plus cruelles encore. On parle du nazisme, des camps de concentration comme le pire. Pourtant, en Yougoslavie c’était pire encore mais en plus petit. L’horreur n’en était que plus profonde. On n’aurait jamais pensé qu’en 90, au centre de l’Europe, ça arriverait. Je ne suis pas optimiste. Mais en même temps, j’ai confiance dans la capacité de l’homme d’avancer, lentement, mais d’avancer quand même. On peut espérer que dans quelques siècles, ça s’améliorera. 

A Barcelone, il y avait la fierté d’avoir fait les Jeux Olympiques. Mais pourquoi on n’a pas profité des Jeux pour mettre sur la table un problème aussi grave que cette guerre. C’est le passé, mais c’est le présent aussi. Le roman est un miroir. 

Quand on écrit en catalan il faut être philologue parce que notre langue a souffert une pression extraordinaire. Ici, du français, chez nous de l’espagnol. Alors, ce n’est pas normal d’écrire dans notre propre langue. Par exemple, nous manquons de mots d’argot. Il y a quelques domaines où nous avons le mot, mais le mot n’est pas dans l’usage. Dans une course, les Catalans sont au départ trois mètres en arrière. Alors, il faut courir plus pour gagner. Nous sommes habitués à courir avec un sac rempli de pierres. Un sac philologique finalement ».

 

Yves Rouvière :

« L'Espagne n’est pas sortie du franquisme » 

Prix Odette Coste pour « Le fils prodige » (Editions Cap Béar). Après son assassinat par les franquistes, le poète Federico Garcia Lorca évoqué par ses proches. 

Yves Rouvière répond aux questions d'Elisabeth Fita et Bernard Revel.
Yves Rouvière répond aux questions d'Elisabeth Fita et Bernard Revel.

Yves Rouvière répond aux questions d'Elisabeth Fita et Bernard Revel.

« J’ai découvert Lorca en 1965 au lycée. Il m’a donné le goût de la langue espagnole. Je l’ai lu, enseigné depuis une cinquantaine d’années. 

Je voulais éviter deux poncifs. Je ne voulais pas parler de la mort de Lorca. En général, on résume Lorca à sa mort. Qui l’a tué ? Qui a donné l’ordre de le fusiller ? Comment, pourquoi, à quel endroit, où se trouve son cadavre ?

L’autre poncif c’est : Lorca c’est le rossignol andalou, les chevaux, les toros, etc.

Lorca, ça va beaucoup plus loin que ce folklore.

Je voulais trouver un angle original et je suis parti de la famille. On ne parle jamais de sa famille. Or, la tragédie familiale est terrible. Lorca est fusillé, son beau-frère est fusillé la veille, la famille part en exil. Son père a 80 ans. Il leur aura fallu 4 ans pour aller à New York rejoindre leurs enfants qui y étaient déjà. 

Le père n’a jamais compris son fils. Il n’a jamais compris que c’était un génie. Pour lui, c’était un bohème qui ne pensait qu’à faire la bringue et qui écrivait des chansonnettes. 

Le père était un excellent cavalier. Malheureusement, son fils n’a jamais pu monter à cheval. Federico était boiteux, c’était un enfant très peureux. Ce n’était pas le fils dont il avait rêvé.

J’ai essayé de me mettre à la place du père. En exil, il revoit son Andalousie disparue dans les vers de son fils. La quintessence de l’Andalousie se trouve dans les vers de Lorca. 

La mère ne sourit jamais. Elle ne sourit sur aucune photo. Elle était certainement très dépressive. Orpheline, elle a été éduquée chez les sœurs. Mais c’était une intellectuelle. Elle était institutrice. Elle comprenait un peu son fils. Mais son obsession c’était : qu’est-ce qu’il va faire de sa vie.

Jusqu’à 30 ans, il n’a pas gagné d’argent. Il dépendait de ses parents. Le paradoxe c’est qu’après, à partir de 1934, il est devenu riche. En Argentine, il a gagné beaucoup d’argent avec ses pièces de théâtre et avec ses conférences. On espère d’ailleurs retrouver sa voix car il aurait été enregistré en Argentine. 

La petite sœur Isabelle a été anéantie par cette histoire. Elle a 27 ans quand on lui annonce que son frère a été tué. Ce n’est qu’à 80 ans qu’elle témoignera de son enfance. Elle a eu une vie de zombie. 

Ils ne parlent pas de leur tragédie mais ils y pensent tout le temps. C’est ce que j’ai essayé de développer.

« Le poète à New York » est un recueil très peu connu car il a été publié après sa mort dans des traductions assez fautives. Il y a des passages très obscurs. Mais je trouve qu’il y a aussi ses meilleurs poèmes. C’est des textes qui auraient pu être écrits l’an dernier.

Dans le poème « Je veux dormir du sommeil des pommes », il voit déjà son cadavre jeté dans la campagne sous la lune. Il était hanté par la mort.

Quand on pense à ce type qui était incapable de faire du mal à une mouche, fusillé sans jugement, on a vraiment envie de pleurer. 

Si vous aimez Lorca, il faut lire absolument « Le fou d’Elsa » d’Aragon, un roman historique de 500 pages sur la Grenade arabe et sur Lorca. Et ce chef d’œuvre absolu n’est même pas traduit en anglais ni même en espagnol. Il est traduit par contre en persan.

Après la mort de Franco il y a eu pendant 40 ans à Grenade une « omerta » sur Lorca. Je ne me l’explique pas. Je suis allé 7 fois à Grenade en 2004, il n’y avait pas une seule trace de Lorca. Maintenant il y a enfin sa statue et, depuis 2017, une plaque à son nom.

Je ne pense pas que l’Espagne soit sortie du franquisme. Loin de là. Ils ne peuvent pas assumer d’avoir tué le plus grand poète. Le grand génie de votre époque, vous le tuez, il n’y a pas de quoi être fier. Pour moi, c’est le plus grand poète universel du XXème siècle ».

Carbone :

« J’ai dix séries en cours »

Prix Jeunesse pour la Roussillonnaise Bénédicte Carboneill, scénariste des BD « La boite à musique » et « Dans les yeux de Lya » (Editions Dupuis).

Carbone répond aux questions de Carole Vignaud et Bernard Revel.
Carbone répond aux questions de Carole Vignaud et Bernard Revel.

Carbone répond aux questions de Carole Vignaud et Bernard Revel.

« J’ai commencé à écrire pour les enfants. C’est le public que je connais le mieux depuis que j’enseigne en maternelle. J’ai grandi avec ces enfants. Mais je ne peux pas écrire des pavés. J’aime que les choses aillent assez vite. Je me suis rendu compte que le support de la bande dessinée me permettait d’éviter les choses qui ne me plaisaient pas trop, c’est à dite les longues descriptions. C’est le dessinateur qui fait ça pour moi. 

En 2015, je me suis dit que de grandes histoires, ça pouvait se faire en bande dessinée. Je n’y connaissais rien. Je ne savais comment on pouvait faire des scénarios. Je me suis lancée à ma façon et ça ne correspondait pas du tout à ce qui se faisait. C’est ce qui a fait ma spécificité et m’a fait remarquer par des éditeurs. J’ai envoyé un projet de scénario à de grandes maisons. Les éditions Dupuis m’ont répondu trois semaines plus tard en m’encourageant à envoyer d’autres projets. Ce que j’ai fait dans l’heure. C’était « Les Zindics anonymes ». Les choses se sont vite enchainées. Quelques mois après, je présentais « La boite à musique ». C’était un peu magique.

Je me suis aperçue que, pour un scénariste, trouver un dessinateur était la chose la plus compliquée. Les dessinateurs sont très occupés. Ils mettent 6 à 8 mois pour faire une bd et d’autres plus longtemps encore. Trouver un bon dessinateur qui va me plaire, qui va plaire à l’éditeur, ce n’est pas simple. Pour les Zindics, ça a trainé presque un an. 

Je suis admirative du travail que font les dessinateurs. Pour « La boite à musique » c’est en voyant les dessins que j’ai eu l’inspiration. Sur les réseaux sociaux, je suis tombée sur un dessin de Gijé et, à partir de là, l’histoire s’est mise en place. Je ne connaissais pas ce dessinateur. Je ne savais pas si c’était un garçon ou une fille. Je l’ai contacté. Il m’a dit non. Il est animateur d’un studio de dessin animé. Il ne m’attendait pas pour faire de la bd. J’ai écrit le scénario et le lui ai envoyé. Ça lui a plu. J’ai envoyé le dossier aux éditions Dupuis qui l’ont accepté le jour même.

J’ai dix séries en cours. Pour « la boite à musique » on est parti pour dix albums. 

Je ne sais pas où je vais. Je m’enrichis des rencontres que je fais avec les enfants. On a été un peu submergé par ce qui s’est passé avec « La boite à musique ». On ne s’attendait pas à cet engouement. On a passé les 100 000 exemplaires. 

Je suis comme Nola, je découvre en même temps qu’elle cet univers. 

Pour Lya, je ne me suis pas dit un matin, aujourd’hui je vais écrire une histoire avec une héroïne handicapée. Cela s’est fait instantanément ». 

 

Photos Jean-Christophe Carle (Aglyphoto66).

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