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Publié par Vendanges littéraires

LE PROGRAMME

Au mépris de tout danger, guidé par son seul amour de la littérature et ses souvenirs des récits de Joseph Conrad, le jury des Vendanges littéraires s’est embarqué sur un frêle esquif dans le port du Somail pour une croisière de deux bonnes heures au fil des eaux douces et néanmoins glauques du Canal du Midi, sous une haie d’honneur de pauvres platanes rongés par un champignon mortel et promis à la tronçonneuse. Non, avons-nous fait le serment en vidant quelques flacons de minervois, le platane de Rivesaltes, celui qui règne sur nos Vendanges, ne connaîtra pas le même sort. Les tronçonneurs devront passer avant sur le corps d’Henri Lhéritier, a juré ce dernier dont l’héroïsme nous arracha quelques larmes vite séchées par un cers dompté par le sympathique capitaine hollandais agrippé fermement à la barre.

Et c’est après avoir franchi le pont-canal du Répudre que les chants des sirènes retentirent, nous dictant le programme des Vendanges 2013. Elles avaient les voix ensorceleuses de Marie Bardet et Carole Vignaud. Nous y succombâmes bien sûr. Christian Di Scipio transcrivit l’oracle de son propre sang. C’était beau comme les tables de la loi. Nous vous le livrons tel quel.

A bientôt, à Rivesaltes !

Avant-Goût des Vendanges 2013
Avant-Goût des Vendanges 2013

LES LAUREATS

Les onzièmes Vendanges littéraires de Rivesaltes auront lieu le samedi 5 et le dimanche 6 octobre. Le jury a désigné ses quatre lauréats. Ils seront présents sous le platane pour recevoir leur prix et parler de leurs livres.

Jean-Paul Kauffmann Prix des Vendanges littéraires

Remonter la Marne jusqu’à sa source, d’un pas de flâneur, voilà qui s’appelle sortir des sentiers battus, et c’est bien dans le style de Jean-Paul Kauffmann. Le promeneur de Sainte-Hélène, des Kerguelen et de Courlande nous surprend une fois de plus en traversant des lieux où personne ne va et où, par la seule grâce de son style et son don particulier de l’observation, il nous « transporte » en ouvrant, tel un Rousseau d’aujourd’hui, « les ailes de l’imagination ».

Il n’est pas pressé. Il contemple. Il médite. Il se souvient. Il prend le temps de rêver, d’écouter, de sentir. Il rencontre l’histoire et la littérature autant que la géographie. La Marne de Jean-Paul Kauffmann lui ressemble, parfois solitaire et sombre, parfois lumineuse et vive comme un vin de champagne.

("Remonter la Marne", Fayard)

Mireille Calle-Gruber Prix Jean-Morer

Pour célébrer le centenaire de Claude Simon, né le 10 octobre 1913, de père originaire du Jura et de mère roussillonnaise, les Vendanges littéraires ont choisi de distinguer la biographie que lui consacre Mireille Calle-Gruber. Un ouvrage qui fait aujourd’hui référence. Les divers aspects de la personnalité du prix Nobel de littérature se révèlent dans la richesse du matériau analysé (entretiens avec l’entourage, lettres, photos, retour sur les lieux) et l’extrême soin apporté à décrypter la construction complexe de ses livres qui explorent inlassablement le passé. Cette biographie fournit les clés pour entrer dans l’œuvre de Claude Simon, en apprécier toutes les facettes, débusquer les trésors qui y sommeillent. Elle éclaire et nous fait aimer l’univers d’un grand écrivain.

("Claude Simon, une vie à écrire", Le Seuil)

Emmanuelle Bayamack-Tam Prix Coup de foudre

A neuf ans, Kim part en guerre contre « la ménagerie infâme de nos vices », en particulier dans sa propre famille où Gladys, la mère, affligée d’un bec de lièvre, s’est bricolé un “narcissisme insubmersible”. Tous solidaires, quelque abjection qu’il advienne, telle est l’injonction à laquelle se soumet le clan, hormis Kim la rebelle qui conjure sa vie de “petit batracien dans cet étang fétide”, d’abord avec Baudelaire, “le seul Charles qui vaille”, et, plus tard, par une frénésie sexuelle qui la conduit, après le geste de désespoir d’un de ses petits frères et par l’entremise d’une sage-femme devenue mère maquerelle, à la prostitution. L’émotion perce sous l’humour féroce dans ce roman où s’affirme, à la fois poétique et tranchant, le style très personnel d’Emmanuelle Bayamack-Tam.

("Si tout n'a pas péri avec mon innocence", P.O.L.)

Michel Adroher Prix Vendémiaire

« Voici quelque huit cents ans qu’ils attendaient que leurs chansons fussent rassemblées en un recueil unique », écrit Michel Adroher à propos de ces Roussillonnais qui célébrèrent la « fin’amor » durant le « demi-siècle d’or » des troubadours occitans. Une poignée de poèmes de cinq d’entre eux, dont ceux de Guillem de Cabestany - resté dans les mémoires pour la légende du cœur mangé - sont parvenus jusqu’à nous. Ils sont tous publiés dans ce livre, en occitan et en français, avec, pour la plupart, leur musique transcrite par Gisele Bellsolà et Michel Maldonado. Voilà un ouvrage savant qui préserve jusqu’au bout le plaisir de la lecture car Michel Adroher aime la poésie et ceux qui la lisent. Il rend justice à ces troubadours roussillonnais dont l’amour fut l’unique source d’inspiration.

("Les troubadours roussillonnais", Les Publications de l'Olivier)

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