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Publié par Christian Di Scipio

Voyage dans le passé et au-delà des mers

« Pour trois couronnes » de François Garde. Haut fonctionnaire, François Garde est né en 1959 au Cannet.

(Gallimard, 290 pages, 20 €)

Chose rare finalement dans la production littéraire française : François Garde aime raconter des histoires. Son travail précédent « Ce qu’il advint du sauvage blanc » paru l’an dernier a obtenu une foule de prix littéraires dont le Goncourt du premier roman. Dans « Pour trois couronnes », il récidive dans le récit d’aventure nous transportant au-delà des mers.

Tout commence à New York où le narrateur s’est inventé une nouvelle profession : curateur aux documents privés. Concrètement cela consiste lors d’un décès, à trier les documents du défunt (lettres, papiers divers, photos, etc.) en lieu et place de la famille qui n’a parfois ni le temps, ni l’envie de s’atteler cette tâche fastidieuse. Et voilà qu’un jour, notre héros, Philippe Zafar, trouve dans les papiers d’un certain Thomas Colbert, résidant dans un luxueux appartement de Manhattan, une lettre qui mentionne un fait très étrange : un jeune marin y raconte comme il a été sollicité lors d’une escale non précisée par deux personnes pour avoir une relation charnelle avec une jeune femme allongée sur un lit, le visage dissimulé. Son « travail » accompli, le jeune homme recevra en guise de salaire, trois pièces de monnaie. Des couronnes en or.

Ce Philippe Zafar, Américain francophone dont la famille est originaire du Moyen-Orient, va remonter la piste qui mène au passé de ce richissime Colbert. Un personnage dont on aura compris qu’il est d’origine française.

Au-delà de cette enquête à rebondissements qui va nous mener jusqu’à Bourg-Tapage, une île exotique imaginaire, sorte de république bananière tout juste sortie d’une guerre civile sanglante, ce livre pose quelques questions intéressantes comme celles concernant la filiation et à tout ce qui touche à la responsabilité de celui qui connaît des vérités pas toujours bonnes à mettre sur la place publique.

Un récit bien construit, élégamment écrit et intelligent.

Christian Di Scipio

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